Antoine et Élise. Lui habite Vendémian, vers Gignac, et travaille dans l’Écusson ; elle vit à Sète et bosse à Odysseum. Pour éviter la circulation et pour écouter leur conscience citoyenne, ils aimeraient bien trouver une alternative à la voiture. Pourtant, tous les jours, ils effectuent le trajet domicile-travail avec leur véhicule.
"J’ai pris le train tant que je travaillais en plein centre-ville, explique Élise. J’ai quinze minutes pour arriver à la gare de chez moi, plus vingt minutes de train et je finissais à pied. Depuis que je suis à Odysseum, avec le tram, c’est trop long. En plus, la SNCF n’est pas assez ponctuelle. OK, il y a des outils, des applis qui te disent les heures, les retards mais, souvent, ça ne marche pas. Et entre le train et le tram, il n’y a pas assez de fluidité. Surtout le soir. Le tram, le train… Je ne finis pas tôt. La journée serait encore plus stressante si je devais partir en courant pour ne pas rater le tram."
Comment faire alors pour cette écologiste convaincue ? Déménager ? "Je l’ai envisagé mais c’était un choix compliqué", explique cette maman célibataire de deux enfants. Alors elle a décidé non pas de se passer de voiture, mais de passer à la voiture électrique. "J’espère revenir un jour aux transports en commun mais il faudra que ce soit plus fluide."
En venant de Vendémian, Antoine, lui aussi, prend son mal en patience dans les embouteillages. La meilleure solution qu’il ait trouvée : prendre sa voiture, se rapprocher au plus du centre-ville de Montpellier et finir le trajet avec son vélo pliable qu’il sort de son coffre. Il gagne ainsi dix, quinze minutes par trajet. "Ce n’est pas une considération écologique, j’évite surtout cinq kilomètres de bouchon aux heures de pointe." Comment faire autrement ?
"Prendre le bus jusqu’à Gignac et, de là, prendre un autre bus. Et le soir, je ne sais pas à quelle heure, je finis… C’est juste ingérable ! J’ai essayé de me garer dans un parking relais et de prendre le tram. Je perds encore plus de temps pour accéder au parking et, derrière, j’ai entre 25 minutes et plus d’une demi-heure de tram, ligne 1 ou 3, il y a trop de détours !"
Comme Élise, comme Antoine, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui, au quotidien, ne peuvent se passer de leurs voitures. Alors même que le réseau routier est saturé. Alors même que les solutions alternatives prônées ne sont pas suffisamment performantes.
Selon l’Insee, 120 000 habitants de la Métropole de Montpellier prennent tous les jours la voiture pour aller travailler. Auxquels il faut ajouter ce que l’institut appelle les navetteurs. C’est-à-dire ceux que qui se déplacent d’une intercommunalité à l’autre pour aller travailler. Que ce soit du Grand Pic Saint-Loup, du Clermontais, des Pays de l’Or, de Lunel, de la Vallée de l’Hérault ou même de l’agglo de Sète, il y a 62 000 personnes qui entrent tous les jours dans la Métropole pour y travailler (contre 52 000 il y a dix ans). Ils croisent les 27 000 métropolitains qui en sortent.
Alors, certes, tous ne se déplacent pas en voiture particulière. Mais si vous avez un tant soit peu suivi, cela fait un énorme chassé-croisé quotidien.
Contournement ouest de Montpellier : 7 km ; maîtrise d’ouvrage : l’État ; coût prévisionnel : 230 M€ ; mise en service envisagée : 2025. Déviation est de Montpellier : 3 km ; maîtrise d’ouvrage : Département ; coût prévisionnel : 67,3 M€ ou 69,4 M€ ; mise en service envisagée : 2025. Liaison intercantonale d’évitement nord : 8 km ; maîtrise d’ouvrage : Département ; coût prévisionnel : 87 M€ ; mise en service envisagée : 2023.